Comment bien isoler derrière un mur en placo ?
Date de publication : vendredi 29 novembre 2024
Isoler derrière un mur en placo est une étape cruciale pour améliorer l’efficacité énergétique de votre logement. En plaçant une isolation adéquate, vous pouvez réduire les déperditions de chaleur, diminuer vos factures énergétiques et améliorer votre confort thermique. Cependant, il est important de bien comprendre les différents types d’isolants, leurs avantages et inconvénients, ainsi que les techniques de pose appropriées pour maximiser les bénéfices de cette isolation intérieure.
Types d’isolants à placer derrière un mur en placo
Il existe 3 principaux types d’isolants à considérer pour l’isolation intérieure : les isolants naturels, les isolants minéraux et les isolants synthétiques.
Les isolants naturels peuvent être d’origine animale, comme la plume de canard ou la laine de mouton, ou d’origine végétale, tels que la ouate de cellulose ou la laine de bois. Bien qu’ils soient souvent légèrement moins performants et plus chers que les autres types d’isolants, ils offrent de bons résultats face à l’humidité, ce qui peut en faire un choix intéressant selon les besoins.
Les isolants minéraux, comme la laine de verre et la laine de roche, sont largement utilisés pour leur excellent rapport qualité-prix. Bien qu’ils puissent être difficiles à manipuler et sensibles à l’humidité, ils restent une option privilégiée pour de nombreuses rénovations grâce à leur performance et à leur coût abordable.
Les isolants synthétiques, comme le polystyrène extrudé, expansé ou le polyuréthane, sont des produits de la pétrochimie. Ils se distinguent par leurs très bonnes performances thermiques et leur faible coût. Cependant, leur impact environnemental est élevé, et ils peuvent exacerber les problèmes d’humidité dans certaines situations en raison de leur forte étanchéité à la vapeur d’eau. Ce type d’isolant est donc à évaluer avec précaution selon les conditions spécifiques du bâtiment.
Épaisseur recommandée pour l’isolant
Outre le matériau, il faut également prendre le temps de choisir une épaisseur appropriée. Une bonne épaisseur permet d’assurer une isolation correcte, tout en limitant la perte d’espace. L’humidité et le point de rosée sont également des facteurs importants à considérer pour éviter les problèmes de condensation. En général, pour un bâtiment d’avant 1945, une épaisseur de 45 mm de laine minérale semi-rigide avec kraft intégré peut être adaptée. Pour les constructions plus récentes, une épaisseur de 100 mm est souvent privilégiée. Ces épaisseurs permettent d’optimiser les performances thermiques tout en limitant les coûts et la perte de surface habitable.
Différentes méthodes pour poser l’isolant derrière le placo
Il existe trois méthodes principales pour poser l’isolant derrière les plaques de plâtre, en fonction des matériaux utilisés et de la configuration du chantier.
1. Placer l’isolation entre les rails :
Dans cette méthode, les rails métalliques sont fixés directement contre le mur, et l’isolant est inséré entre eux. Bien que pratique, cette méthode n’est pas idéale car elle crée des ponts thermiques le long des rails. De plus, le manque de vide technique entre l’isolant et le placo peut entraîner une compression de l’isolant pour passer les gaines électriques, ce qui réduit ses performances thermiques.
2. Placer l’isolant derrière le rail :
Une autre option consiste à placer l’isolant derrière l’ossature métallique, entre celle-ci et le mur. Cette méthode est plus efficace que la première, car elle réduit le nombre de ponts thermiques. Cependant, des ponts thermiques subsistent à cause des appuis des rails en métal, qui diffusent le froid et la chaleur.
3. Double ossature :
La méthode la plus performante consiste à installer une double ossature. Une première ossature porte l’isolant contre le mur, tandis qu’une deuxième ossature est utilisée pour la fixation des plaques de plâtre. Cette technique élimine quasiment tous les ponts thermiques et permet de garder un vide technique pour le passage des câbles, sans comprimer l’isolant.
Ces trois méthodes permettent d’adapter la pose de l’isolant selon les besoins spécifiques du chantier. Ensuite, on peut procéder aux étapes habituelles de pose du placo : fixation des plaques, perçage pour les prises et interrupteurs, et finitions (enduit, ponçage, peinture).
Le BA13 : avantages et inconvénients
Techniquement, on peut voir le BA13 comme du placo avec une isolation polystyrène intégrée ! Que faut-il penser de ce matériau ?
Avec du BA 13, la pose ne se fait pas sur des rails métalliques. La plaque est directement collée sur un mur en maçonnerie ou en béton. La méthode est donc assez pratique, mais mieux vaut bien réfléchir avant de s’engager sur ce procédé.
Voici pour commencer les avantages du BA 13 :
- Cette option est particulièrement économique. Mettre du BA13, c’est économiser en moyenne 30% qu’avec un doublage rail + isolant.
- L’isolation thermique est efficace. Elle est similaire à celle fournie par un matériau comme la laine minérale.
Malheureusement, le BA13 a plusieurs inconvénients, et non des moindres.
- Tout d’abord, ces plaques sont à éviter sur les murs en pierre anciens qui ont besoin de respirer, car le polystyrène est totalement étanche à l’humidité.
- Ensuite, il est important de noter que le BA13 n’est pas très efficace en ce qui concerne l’isolation phonique. En appartement notamment, le BA13 est donc très fortement déconseillé.
Notez pour finir que l’on parle de BA13, car la plaque fait 13 mm d’épaisseur. Il existe également du BA18 (18 mm d’épaisseur), et du BA25 (25 mm d’épaisseur) …. Cependant, il est plus efficace de placer deux couches de BA13 croisées plutôt qu’une seule couche de BA25.
Quand choisir l’isolation par l’intérieur avec placo ?
N’oubliez pas que l’isolation des murs par l’intérieur n’est pas la seule solution à votre disposition. Comme toute méthode, l’isolation par l’intérieur a des avantages et des inconvénients.
- Le principal avantage de ce type d’isolation est son prix. Placer simplement un isolant derrière du placo est beaucoup moins coûteux que d’isoler par l’extérieur. La différence de prix va du simple au double !
- Notez aussi que l’isolation intérieure permet de faire passer facilement les gaines électriques et autres tuyaux de façon tout à fait invisible. Il suffit de faire passer le tout derrière le placo, idéalement en mettant l’isolant derrière le rail. Lorsque l’isolation est extérieure et qu’il n’y a pas de placo, il faut faire une saignée ou utiliser des goulottes peu esthétiques.
- Dans le cas d’une maison ou d’un immeuble avec une belle façade, il est fort dommage (voire parfois interdit par les ABF !), d’isoler la façade par l’extérieur et donc de la cacher.
Bien entendu, l’isolation par l’intérieur présente également quelques défauts qu’il faut avoir en tête.
- Cela cause avant tout une perte d’inertie dans les murs, ce qui peut causer des pics de températures l’été.
- L’isolation intérieure crée également immanquablement de la condensation qu’il faut toujours atténuer.
- Enfin l’isolation derrière placo provoque bien entendu une perte nette de la surface habitable. En isolant par l’intérieur, on peut ainsi perdre en 5 et 10% de surface… Selon le prix au m2, une telle différence peut coûter très cher !
Il faut retenir que dans la plupart des cas, l’isolation intérieure des murs qui consiste à placer un isolant derrière du placo est la solution la plus pratique et la plus abordable, tout en étant efficace. Le matériau le plus couramment utilisé pour cela est la laine minérale, car elle est performante tout en étant peu chère.