Matériau isolant : quelle épaisseur pour une isolation performante

Lambda, conductivité, résistance, transmission thermiques

Les déperditions de chaleur peuvent être énormes dans un logement mal isolé. Une étude de l’ADEME fait état de pertes thermiques allant jusqu’à 30 % pour les toitures et jusqu’à 25 % par les murs. Le coefficient U permet de calculer la transmission thermique des parois, c’est-à-dire la quantité de chaleur qu’elles laissent échapper. Il est généralement évalué dans le cadre d’un audit thermique, première étape d’une rénovation énergétique réussie.

La conductivité thermique, ou lambda (λ), indique la capacité de l’isolant à laisser passer (on dit aussi « conduire ») la chaleur. Plus la valeur est élevée, plus le matériau est « conducteur » et laisse passer la chaleur. Sa capacité d’isolation est donc réduite. A l’inverse, plus le lambda est élevé, plus la capacité isolante du matériau est grande. La conductivité d’un matériau isolant se calcule en W/m.K (Watt par mètre-kelvin). Connaître la conductivité thermique d’un isolant permet de déterminer l’épaisseur du matériau à poser. En voici quelques exemples :

• Polyuréthane : 0,022 W/m.K,
• Polystyrène expansé : 0,039 W/m.K,
• Laine de verre : 0,030 - 0,040 W/m.K,
• Panneaux de bois rigides : 0,042 W/m.K,
• Laine de bois : 0,041 à 0,050 W/m.K,
• Ouate de cellulose : 0,035 - 0,041 W/m.K,
• Verre cellulaire : 0,036 - 0,050 W/m.K,
• Vermiculite : 0,06 et 0,08 W/m.K.

La résistance thermique découle à la fois de la conductivité thermique et de l’épaisseur de l’isolant. Calculée en mètres carrés-kelvin par Watt (m².K/W), sa valeur minimale est définie par la réglementation thermique (RE 2020 à partir du 1er janvier 2022). La nouvelle réglementation préconise une résistance thermique plus élevée que celle appliquée depuis 2013. De plus, elle impose désormais de prendre en compte le confort thermique d’été.

La résistance thermique découle à la fois de la conductivité thermique et de l’épaisseur de l’isolant. Calculée en mètre carré-kelvin par Watt (m².K/W), sa valeur minimale est définie par la réglementation thermique (RE 2020 à partir du 1er janvier 2022). La nouvelle réglementation préconise une résistance thermique plus élevée que celle appliquée depuis 2013. De plus, elle impose désormais de prendre en compte le confort thermique d’été.

Ainsi, pour être éligible aux certificats d’économies d’énergie, l’isolation doit présenter une résistance thermique minimale de :

• 6 m².K/W pour les rampants de toiture,
• 3,7 m².K/W pour les murs,
• 4,5 m².K/W pour les toitures terrasses,
• 3 m².K/W pour les planchers,
• 7 m².K/W pour les combles perdus.

Si vous souhaitez améliorer la performance énergétique de votre logement, vous pouvez dépasser ces prescriptions minimales.

Pour obtenir une résistance thermique de 8 m².K/W, que ce soit pour l’isolation des combles ou des murs, ou pour isoler les rampants de votre toiture ou vos planchers bas, vous devez ainsi poser :

• 18 cm de polyuréthane,
• 25-30 cm de laine de verre,
• 34 cm de panneaux de bois rigides,
• 28 à 40 cm d’ouate de cellulose.

Dans une isolation par l’extérieur, l’épaisseur de l’isolant n’a d’incidence que sur le confort thermique obtenu. En revanche, dans l’isolation thermique par l’intérieur, elle peut aussi impacter les surfaces des pièces. Dans ce cas, vous avez tout intérêt à privilégier le meilleur isolant, à la conductivité la plus faible, qui nécessite une moindre épaisseur.

Si vous souhaitez aménager des combles, l’isolation par l’intérieur sera faite sous les rampants avec une laine de verre ou une laine de roche en rouleaux. Les laines minérales offrent un très bon rapport qualité prix.

Au-delà du choix de l’isolant et de la bonne épaisseur, il ne faut pas oublier, dans vos travaux d’isolation, les autres points qui influent sur les performances thermiques de l’isolation :

• Le traitement des ponts thermiques,
• L’amélioration de la ventilation,
• La suppression des infiltrations d’air
• La prévention de la condensation avec un pare-vapeur.