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Réglementation environnementale 2020 : le guide pour tout savoir

Date de publication : vendredi 13 août 2021

La nouvelle réglementation environnementale 2020 va remplacer, au 1er janvier 2022, la norme RT 2012 qui s’applique aux constructions neuves comme aux rénovations. La RE 2020 doit permettre de réduire l’impact environnemental des constructions pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre fixés pour 2050. Découvrez cette nouvelle norme et tout ce qu’elle implique.

Intérieur maison moderne

Une nouvelle règlementation thermique plus ambitieuse que la RT 2012

La réglementation thermique 2012 (RT 2012) a permis de réduire la consommation énergétique des constructions neuves sous les 50 kWhep/m²an. Les maisons construites depuis 2013 sont plus performantes d’un point de vue énergétique, que ne l’étaient les bâtiments construits avant 1974 (première réglementation thermique).

Pour autant, en France, le secteur du bâtiment représente encore près de la moitié (46 %) des consommations d’énergie du pays. Côté impact environnemental, le secteur émet près d’un cinquième (19 %) de tous les gaz à effet de serre nationales liés à la consommation d’énergie.

Le Gouvernement s’est fixé un objectif ambitieux de neutralité carbone du secteur bâtimentaire à l’horizon 2050 par plusieurs textes :

L’atteinte de ces objectifs ambitieux passe par des constructions neuves plus vertueuses et plus confortables :

  • impact environnemental faible sur tout le cycle de vie du bâtiment,
  • performance énergétique optimale,
  • adaptation des logements aux épisodes caniculaires,
  • qualité de l’air intérieur améliorée,
  • utilisation des matériaux issus du réemploi.

Quelles évolutions entre la RT 2012 et la RE 2020 ?

Les algorithmes de calcul et les usages réglementaires d’énergie de la RT 2012 (chauffage, éclairage, eau chaude sanitaire, refroidissement et auxiliaires) sont repris dans la RE 2020.

Plusieurs éléments y sont ajoutés. En matière de consommation d’électricité, le calcul prend désormais en compte les énergies nécessaires :

  • aux déplacements intérieurs des occupants du logement (tels que les ascenseurs),
  • à l’éclairage et à la ventilation des parkings et des parties communes (logement collectif).

Du point de vue météorologique, les calculs prennent en compte de nouvelles années de référence et insèrent un épisode de canicule au scénario météo commun pour définir le confort d’été.

Les besoins de refroidissement des logements sont pris en compte, avec pénalisation forfaitaire. Ainsi, les apports solaires et lumineux doivent être mieux gérés en toute saison, grâce à l’orientation des bâtiments, à la mise en œuvre de protection solaires, etc.

Enfin, le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire (Cep) est abaissé de 2,58 à 2,3. Un indicateur nr (Cep.nr) permet d’inciter largement à l’utilisation des énergies renouvelables.

Il faut bien admettre que les modifications apportées aux calculs ne permettent pas réellement de comparer les performances de bâtiments construits sous le régime des deux réglementations.

RE 2020 : une performance énergétique optimale

La sobriété énergétique des logements devient la règle avec la nouvelle réglementation environnementale 2020. L’exigence Bbio (besoins bioclimatiques) a ainsi été renforcée de 30 %, avec des modulations selon la zone géographique. Seulement 11 % des maisons construites sous la norme RT 2012 atteignent cette exigence.

La nouvelle norme privilégie largement les énergies propres, pour sortir rapidement des énergies fossiles :

  • Elle limite fortement l’impact carbone des maisons individuelles dès 2022. La date est reportée à 2025 pour les logements collectifs.
  • Elle prévoit la sortie du gaz (hors appoint) en 2022 pour les maisons et 2025 pour le logement collectif.
  • La sortie du chauffage à effet joule seul est prévue pour 2022 (hors appoint).

In fine, le chauffage ne serait utilisé que comme appoint, y compris le chauffage au gaz.

Le confort d’été amélioré par rapport à la RT 2012

Les épisodes caniculaires sont de plus en plus prégnants. La réglementation environnementale 2020 impose une prise en compte de ce fait. Le confort d’été doit, par ailleurs, être favorisé par la mise en œuvre de systèmes qui ne consomment pas d’énergie ou qui utilisent une source d’énergie non renouvelable.

Un nouvel indice degrés-heures d’inconfort entre dans le calcul du Cep et pénalise les consommations d’énergie de froid au-delà du seuil de température de confort (26°C la nuit, jusqu’à 28°C la nuit). Les constructions futures devront donc être conçues de façon à être protégées de la chaleur naturellement :

  • volets roulants automatiques,
  • puits climatique,
  • brise soleil,
  • bardage ventilé,
  • brasseur d’air.

Réduire l’impact environnemental du secteur du bâtiment

La RE 2020 répond aux objectifs de stockage de carbone et de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par la stratégie nationale bas carbone pour 2030. Elle permet de mesurer la performance environnementale des maisons sur l’ensemble de son cycle de vie (50 ans) et encourage l’utilisation des matériaux peu émetteurs de GES en fixant une exigence performantielle progressive entre 2022 et 2031.

Entre 2022 et 2024, le seuil maximal est de 640 kg éq.CO2 par mètre carré, ce qui correspond peu ou prou aux constructions réalisées avec les produits actuels. De 2025 à 2027, le seuil est abaissé de 17 % (530 kg éq.CO2 par mètre carré, puis de 26 % entre 2028 et 2030 (475 kg éq.CO2 par mètre carré et de 35 % à partir de 2031 (415 kg éq.CO2 par mètre carré).

Pour permettre l’atteinte de ces objectifs, les concepteurs s’appuieront sur plusieurs leviers :

  • béton bas carbone,
  • matériaux de second œuvre bas carbone,
  • réemploi de matériaux,
  • structure bois, etc.

En conclusion, les méthodes de construction des maisons doivent évoluer à partir de 2022. Ces évolutions ont un coût : selon le CEREMA, le surcoût est estimé à 5 % entre 2022 et 2024, 6 % entre 2025 et 2030, 8 % à partir de 2031. Cette augmentation devrait être compensée rapidement par le gain financier et de confort obtenu par les occupants.