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Economie circulaire : de quoi s’agit-il et quel est son impact

Date de publication : vendredi 2 avril 2021

La mondialisation et la surconsommation contribuent à épuiser les ressources terrestres. Chaque année, le Jour du Dépassement de la Terre avance. Les ressources d’une année sont désormais épuisées en 7 mois. L’économie circulaire peut contribuer à changer nos modes de consommation. Elle aura un impact positif sur la consommation énergétique. Mais qu’est-ce que l’économie circulaire ? Explications.

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L’économie circulaire, un mode de consommation plus durable

La révolution industrielle du XIXème siècle a fait basculer une économie quasi autarcique vers une économie industrielle se développant à une échelle de plus en plus grande. La mondialisation a vraiment renforcé ce phénomène et les ressources annuelles de la terre ont commencé à s’épuiser de façon quasi exponentielle à partir de la fin des années 1960. En 1970, le Jour du dépassement de la Terre était établi au 29 décembre. En 2019, les ressources étaient épuisées en seulement 7 mois.

Évidemment, le doublement de la population mondiale pendant cette période y contribue. Cependant, l’économie linéaire est essentiellement basée sur le « tout jetable » :

  • on extrait les ressources,
  • on fabrique,
  • on consomme,
  • puis on jette.

L’article 110-1-1 du code de l’environnement précise qu’elle doit permettre d’atteindre « une empreinte écologique neutre dans le cadre du respect des limites planétaires ».

Nos modes de consommation peuvent être plus durables, prendre en compte non seulement le prix et la durée de vie du produit, mais aussi son mode de production et sa provenance.

Sans conteste, un produit fabriqué en Asie et vendu en France a un coût environnemental élevé :

  • transport,
  • emballages,
  • produit « jetable », avec une durée de vie souvent courte.

Instaurer un nouveau système économique prenant en compte l’utilisation des ressources, l’efficacité et l’impact environnemental, et ce tout au long de la durée de vie du produit, de sa production à sa « fin de vie », en passant par sa distribution et sa consommation, voilà l’objectif de l’économie circulaire.

De nouveaux modes de consommation et de production

C’est un objectif ambitieux que de vouloir inciter entreprises et particuliers à tenir compte de l’impact environnemental et sociétal dans leur production et leur consommation. La prise en compte de la gestion des déchets :

  • tri,
  • recyclage,
  • réemploi.

a une importance majeure dans la réalisation de l’objectif d’économie circulaire. Elle relève souvent du consommateur, dès lors que les filiales de tri et recyclage sont en place.

Les industriels ont également un rôle à jouer dans la fabrication de leur produit :

  • un approvisionnement durable, notamment dans l’extraction des ressources naturelles,
  • une écoconception des produits incluant l’efficacité énergétique et la décarbonation des industries,
  • l’optimisation des ressources des territoires,
  • une économie de la fonctionnalité, privilégiant la vente du service sur la vente du bien,
  • un allongement de la durée de vie des produits et un engagement sur leur réparabilité,
  • la prise en compte du recyclage des déchets de leurs produits dans leur production.

La loi du 10 février 2020, « anti-gaspillage pour une économie circulaire », décline l’économie circulaire autour de plusieurs axes, parmi lesquels l’information du consommateur, la lutte contre l’obsolescence programmée ou encore le réemploi solidaire. Elle définit les objectifs à atteindre à partir de 2020 (interdiction de vente de produits plastiques) et jusqu’en 2040 (sortie du plastique à usage unique).

Cette loi aura un impact majeur sur l’économie. Elle devrait permettre aux entreprises françaises de réduire leur dépendance aux importations de matières premières en captant les richesses liées au recyclage.

Les impacts de l’économie circulaire

L’économie circulaire n’a rien à voir avec la décroissance préconisée par les ultras verts. La relocalisation des productions et la gestion des déchets (incluant la réparation) contribueront à la création de nouvelles filières d’emploi dans les territoires. En 2016, France Stratégie estimait la création d’emplois à 800 000, soit 3,2 % des emplois en France. La réparation, à elle seule, représente un quart des nouveaux emplois créés par l’économie circulaire. D’ici 2030, selon l’ADEME, l’économie circulaire pourrait générer chaque année quelque 300 000 emplois locaux et pérennes.

La décarbonation des industries gourmandes en énergie (ciment, verre, acier, etc.) va entraîner une baisse drastique des consommations d’énergie, notamment par un changement du mix énergétique et une orientation vers les énergies vertes.

En termes de ressources naturelles, un rapport du cabinet McKinsey Center for Business and Environment prévoyait que l’économie circulaire devrait générer une économie nette, en Europe, de près de 400 Mds de dollars de matières premières chaque année. Selon la Fondation Ellen Mac Arthur, on atteindrait même, en 2020, 700 Mds de dollars, soit plus de 1% du PIB mondial annuel.

Accessoirement, les finances des particuliers s’en trouveront sans doute améliorées : produits durant plus longtemps et réparables, usages de la location et du réemploi avec des sites comme Vinted ou LeBonCoin, économies sur le transport, etc. La mise en place des éco-gestes et la modification des habitudes des consommateurs participent également à faire baisser les consommations d’énergie.

Si 2020 a vu le Jour du Dépassement de la Terre reculer au 22 août (3 semaines de plus qu’en 2019), gageons que le développement de l’économie circulaire permettra de le faire reculer encore plus et plus vite.